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Jean Pic de la Mirandole (1463–1494): quatre ouvrages récents*

Published online by Cambridge University Press:  13 April 2010

Louis Valcke
Affiliation:
Université de Sherbrooke

Extract

En ce cinquième centenaire de la mort de Jean Pic de la Mirandole, il peut être pertinent de présenter quatre ouvrages récents ayant trait à l'œuvre du Mirandolien. Trois d'entre eux présentent des traductions, qui en partie se recoupent, en partie sont complémentaires, et qu'il est intéressant de comparer entre elles de facon analytique et critique. Le quatrième ouvrage propose un vaste exposé systématique de l'œuvre de Jean Pic. Vu son ampleur, il mérite d'être considéré séparément des trois autres.

Type
Critical Notices/Études critiques
Copyright
Copyright © Canadian Philosophical Association 1995

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References

Notes

1 Mirandola, G. Pico della, De hominis dignitate, Heptaplus, De ente et uno e scritti vari, édité par Eugenio Garin, Florence, Vallecchi, 1942Google Scholar. Chez le même éditeur, publiera, E. Garin également les Disputationes adversus astrologiam divinatricem, vol. I, livres I à V, 1946Google Scholar; vol. II, livres VI à XII, 1952.

2 Cordier, Pierre-Marie, Jean Pic de la Mirandole oula plus purefigure de I'Huma-nisme chrétien, Paris, Nouvelles Ed. Debresse, 1958Google Scholar.

3 Cf.: B., p. 22, lig. 11; p. 44, lig. 6; p. 48, lig. 10; T., p. 17, lig. 27; p. 37, lig. 10; p. 40, lig. 12; H., p. 24, lig. 20; p. 55, lig. 14; p. 65, lig. 12.

4 Lubac, Henri de, Pic de la Mirandole, Paris, Aubier-Montaigne, 1974, en parti-culierp. 116129Google Scholar.

5 Garin, E., «La prima redazione dell' “Oratio de hominis dignitate”», dans La culturafilosofica del Rinascimento italiano, Florence, Sansoni, 1979, p. 231240Google Scholar.

6 Cordier avait traduit correctement: «Tu pourras dégénérer en formes inférieures qui sont animates, tu pourras, par décision de ton esprit, être régénéré en formes supérieures qui sont divines» (Jean Pic…, 1958, p. 125). Le parallélisme des textes montre à l'évidence que Hersant avait cette traduction sous les yeux. On en conclura que c'est volontairement et en toute connaissance de cause qu'il a substitué la voix active à la voix passive, donnant ainsi au texte de Pic une orientation qui lui était étrangére…

7 Archives d'histoire doctrinale et litteraire du Moyen Âge, vol. 7[1933], p. 143–281; texte latin et traduction (ci-aprés: F.).

8 Klibansky, Raymond, The Continuity of the Platonic Tradition during the Middle Ages Together with Plato's Parmenides in the Middle Ages and the Renaissance, Munich, Kraus International Publications, p. 319Google Scholar.

9 Garin, E., Prosatori latini del Quattrocento, Milan-Naples, Riccardo Ricciardi, 1952Google Scholar.

10 Cf. Jayne, Sears, «Benivieni's Christian Canzone», Rinascimento, vol. 24 (1984), p. 155Google Scholar.

11 Commentary on a Canzone of Benivieni by Giovanni Pico della Mirandola, traduit par Sears Jayne, New York, Peter Lang, 1984Google Scholar.

12 Sans doute, dans les développements mêmes du De ente, Pic fera-t-il largement appel au Pseudo-Denys, mais ce neoplatonisme-lá avait depuis longtemps déjá été parfaitement intégré et assimilé à la scolastique la plus traditionnelle, et il n'avait rien à voir avec cette résurgence du néoplatonisme «païen» qui tant émouvait les cercles de l'humanisme florentin.

13 C'est encore ce qu'implique 1'affirmation, d'ailleurs ambiguë, de Roulier: «Rien n'oblige done à conclure qu'en 1486 Jean Pic croyait dans les “vertus secrétes des astres”; l'influence qu'il reconnaît a ceux-ci doit être comprise à partir de la conception qu'il se faisait alors du monde celeste, assimilé a un vivant mû par une âme premiere (ou une forme animatrice) qui gouverne les ames de chaque etre céleste et qui transmet aux êtres inférieurs les formes et l'animation: cela suffit à légitimer l'utilisation de la science des astres en magie, puisque celle-ci consiste à remplacer la forme d'un corps élémentaire par une autre. L'astrologie ou, plus exactement, ce que Pic en conserve [! voir ci-aprés], est ainsi intégré à une cosmologie néoplatonicienne, — et même, croit de bonne fois Jean Pic, à toute veritable philosophic — c'est-à-dire à la reconnaissance du principe de la distribution de l'être en niveaux hiérarchisés» (p. 310).

14 Toujours dans le but de minimiser l'importance de la réorientation philoso-phique progressive que subit la démarche de Pic entre 1486 et 1491, Roulier prétend que rien ne nous force d'admettre que Pic ait jamais «cru que les astres pouvaient agir sur les hommes» (p. 477). L'auteur se fonde ici sur le Commento et sur une note preparatoire au commentaire de Job, qui, pretend-il, «ne recon-naissent pas explicitement cette influence)). Mais que dire alors des tres nom-breuses Conclusions qui presupposent ce reseau cosmique d'affinites par lequel se «justifie» l'influx specifique et ponctuel des astres? Doit-on rappeler en particulier les 4e, 5e 6e et 8e Conclusions selon Porphyre, qui forment un ensemble on ne peut plus explicite:

Toute âme, du fait qu'elle participe á l'intellect vulcanien, est semée dans la lune;

De la précédente conclusion, je tire, moi, la raison pour laquelle tous les Teu-tons sont corporellement puissants et de complexion blonde;

De la même conclusion, je tire la raison pour laquelle tous les Teutons ont un trés grand respect pour le siége apostolique;

De la conclusion précédente, je tire, moi, la raison pour laquelle la lune ascen-dante donne la santé à l'enfant naissant.

On voit mal comment de tels textes pourraient ne pas relever de l'«astrologie», quelle que soit par ailleurs la définition que Ton se plaira à donner à cette «fausse science», en laquelle Jean Pic, apres 1492, verra la «maîtresse et reine de toutes les superstitions)) que sont la magie, la géomancie, la chiromancie, etc.