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Travail et téléologie chez Hegel selon Lukács

Published online by Cambridge University Press:  09 June 2010

Yvon Blanchard
Affiliation:
Université de Montréal

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Au moment de célébrer le bicentenaire de la naissance de Hegel, et précisément dans la perspective où cette célébration va marquer l'apogée de la renaissance des études hégéliennes depuis un quart de siècle, la tentation, parmi beaucoup d'autres, sera grande de poser au chapitre de l'actualité de l'hégélianisme la question toute simple: Peut-on, aujourd'hui, être hégélien?

Type
Articles
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Copyright © Canadian Philosophical Association 1970

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References

1 Châtelet, (François), Hegel, Paris, Éditions du Seuil, 1968. p. 14.

2 Ibid., p. 16.

3 Ibid.

4 Lukdcs, (Georg), Der junge Hegel. Ueber die Beziehungen von Dialektik und Ökonomie. 3. Auflage. Berlin, Luchterhand, 1967. 703 Seiten.

5 Ibid., pp. 420–451.

6 Lukács, loc. cit. p. 420 cite ce texte de Marx: « Notre point de départ, c’est le travail sous une forme qui appartient exclusivement à 1’homme. Une araignée fait des opérations qui ressemblent à celles du tisserand et l’abeille confond par la structure de ses cellules de cire l’habileté de plus d’un architecte. Mais ce qui distingue dès l’abord le plus mauvais architecte de Pabeille la plus experte, c’est qu’il a construit la cellule dans sa tête avant de construire dans la ruche. Le résultat auquel le travail aboutit, préexiste idéalement dans l’imagination du travailleur. Ce n’est pas qu’il opère seulement un changement de forme dans les matières naturelles: il y réalise du même coup son propre but dont il a conscience, qui détermine comme ici son mode d’action et auquel il doit subordonner sa volonté. » Le Capital, trad. Roy. Vol. I. Paris, Éditions Sociales, 1950, p. 181.

7 Cf. Hegel, Foi et Savoir. Trad. Mery. Paris, Librairie Vrin, p. 289.

8 De ce texte un peu long mais important de la Jenenser Realphilosophie, voici une traduction faite à partir de celle du professeur Jacques d’Hondt dans son livre remarquable: Hegel, philosophe de I’histoire vivante, pp. 318–321 passim. « Il (l’outil) est aussi le contenu en autant qu’il est ce qui est voulu, et moyen du désir, en autant qu’il est la possibilité déterminée de celui-ci. Dans l’outil, ou dans le champ cultivé, rendu fertile, je possède la possibilité, le contenu comme un universel. Et c’est pourquoi l’outil, le moyen surpasse le but du désir qui est singulier; il embrasse toute cette singularité. Mais l’outil ne comprend pas encore l’activité en lui-même. II est chose inerte ne revient pas en lui-même. Avec lui, il faut encore que je travaille. J’ai interposé la ruse entre moi et la choséité extérieure afin de me ménager et de préserver ainsi ma déterminabilité en laissant l’outil s’user. Le « je » reste l’âme de ce syllogisme par rapport à lui, l’activité. Mais ainsi je ne fais d’économie que selon la quantité, mais il me vient quand même des durillons. Le « me-faire-chose » est encore un moment nécessaire: la propré activité de l’instinct n’est pas encore dans la chose. Il y a aussi une activité propre à mettre dans l’outil, il y a aussi à en faire un outil actif autonome. Cela arrive ainsi: a) du fait qu’il est complexe, grâce à son double tranchant et à sa pointe, il sera utilisé afin que dans son opposition il soit réversible en lui-même. La passivité se changé en activite, en intermédiaire solide. b) en général, l’activité propre de la nature, l’élasticité des ressorts, Peau, le vent, sont utilisés pour faire dans leur être sensible quelque chose de tout autre que ce qu’ils voulaient, leur agir aveugle est transformé en une activité finaliste, le contraire d’eux-mêmes: comportement rationnel de la nature, lois, dans son être extérieur. A la nature elle-même il n’arrive rien: des buts particuliers de l’être naturel deviennent quelque chose de général. Ici l’instinct se retire entièrement du travail. Il laisse la nature s’user, il regarde tranquillement et il gouverne le tout avec très peu de peine: ruse. Le côté large de la force est attaqué par la pointe de la ruse. C’est l’honneur de la ruse affrontée à la force que de prendre la force par un côté tel qu’elle se retourne contre elle-même, de l’attaquer, de la saisir comme déterminabilite, d’être actif contre elle ou plus précisément de la rendre réversible en elle-même, de la dépasser. » … (Ajouté par Hegel dans la marge: « Vent, fleuve puissant, océan puissant, contraint, domestiqué. Ne lui faire aucun complimentmisérable sentimentalisme celui qui s’en tient au particulier. »)

9 ,, Jeder arbeitende Mensch weiss instinktiv, dass er mit dem Arbeitsmittel, mit dem Arbeitsgegenstand usw. nichts anderes machen kann, als was die objektive Gesetzmässigkeit dieser Gegenstände oder ihrer Kombination gestattet.” Op. cit., p. 428

10 Cf. ce texte célèbre de la Logique selon la traduction d’Hondt: « Dans cette mesure le moyen est quelque chose de plus élevé que les buts définis de la finalité extérieure. La charrue a plus de dignité que n’en ont immédiatement les avantages qu’elle nous procure et qui en sont le but. L’outil se maintient, alors que les jouissances immédiates passent et sont oubliées. C’est par ses outils que l’homme détient le pouvoir sur la nature extérieure, alors que par ses fins il lui est bien plutôt soumis. » Op. cit., p. 319.

11 Lénine, Cahiers sur la dialectique de Hegel. Nouvelle édition revue. Traduit du russe par Henri Lefebvre et Norbert Guterman. Paris, Gallimard, 1967. 309 pages. (Collection Idees 141).

12 D’Hondt, op. cit., p. 337.

13 Voici ce texte de Hegel. « Ce qui a été dit peut encore être exprimé de cette façon: la raison est l’opération conforme à un but. L’élévation d’une nature prétendue au-dessus de la pensée méconnue, et principalement le bannissement de toute finalité externe, ont jeté le discrédit sur la forme de but en général. Mais dans le sens dans lequel Aristote détermine la nature comme l’opération conforme à un but, le but est l’immédiat, ce qui est en repos, l’immobile qui est lui-même moteur; ainsi cet immobile est sujet. Sa force de mouvoir, prise abstraitement, est l’être-pour-soi ou la pure négativité. Le résultat est ce qu’est le commencement parce que le commencement est but: en d’autres termes, l’effectivement réel est ce qu’est son concept seulement parce que l’immédiat, comme lui a le Soi ou la pure réalité effective en lui-même. » Trad. Hippolite. Paris, Aubier, 1939–10,41. Tome I, p. 20.

14 Cf. Manuscrits de 1844. Trad. Bottigelli, Paris, Éditions Sociales, 1962. p. 132.

15 Phénoménologie, loo cit., p. 165.

16 Cf. Ibid., p. 154.