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La notion de proposition dans les Principles de Russell: un exemple de conception réaliste du langage

Published online by Cambridge University Press:  05 May 2010

François Lepage
Affiliation:
Paris

Extract

En 1903, Bertrand Russell publie The Principles of Mathematics, ouvrage qu'il présente dans la préface comme le premier de deux tomes consacrés à une impressionnante entreprise de fondement des mathématiques. Cet ambitieux projet comportait, en fait, deux objectifs distincts qui, selon l'auteur, étaient complémentaires. L'un d'eux, qui était le but ultime, était de montrer «que toutes les mathématiques pures ont exclusivement à voir avec des concepts définissables en termes d'un très petit nombre de concepts logiques fondamentaux et que toutes ses propositions sont déductibles d'un trés petit nombre de principes logiques fondamentaux (…)».

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Articles
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Copyright © Canadian Philosophical Association 1979

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References

Notes

1 P., p. XV.

2 On pourrait considérer qu'il deviendra Principia Mathematica, écrit en collaboration avec Whitehead. Mais plusieurs raisons en font une œuvre indépendante, entre autres les mutations profondes qui affecteront la philosophie de Russell.

3 P, p. XV.

4 P., p. XV.

5 Ce que nous appelons l'époque des Principles va de 1898 à 1905, c'est-à-dire de la rupture avec l'idéalisme à l'apparition de la théorie des descriptions définies.

6 P., pp. 12-13.

7 Russell réserve cependant l'expression «unité» (unity) pour désigner les propositions et elles seules. Voir P., p. 139 etaussip. 145.

8 Cette correspondance n'est pas parfaite car pour Russell, l'implication est une relation entre propositions alors que dans le calcul des propositions, l'implication est un connecteur. En ce sens, l'implication materielle de Russell correspond plutôt à la déductibilité semantique.

9 Voir P., p. 13. Nous traduisons «real variable» par variable réelle. Cette notion n'abien sûr rien à voir avec celle de variable réelle en mathématique. Variable réelle signifie ici variable véritable, authentique.

10 P., pp. 5-6.

11 P., p. 13.

12 P., p. 13.

13 P., P. 13.

14 P., pp. 38-39.

15 P., p. 39.

16 P., p. 41.

17 P., p. XV.

18 Voir les commentaires de Russell lui-même dans H.I.P., p. 67.

19 Par exemple dans I.P.M., p. 216.

20 II est intéressant de remarquer que l'argumentation reprise dans The Philosophy of Logical Atomism (L. K., p. 207), est à peu de choses prés la même que celle des Principles.

21 II est possible de multiplier les caractéristiques des relations mais ces caractéristiques ne sont pas toutes independantes. Voir Russell's Theory of Relations de W. J. Winslade, dans E.B.R., pp. 82 et suivantes.

22 II semble qu'à cette époque, la théorie des relations externes s'applique à toutes les relations sans exception. Voir P., p. 448. Cependant Russell jui-même laisse entendre (H.I.P., p. 68) que sa théorie ne s'appliquait qu'à un certain type de relation.

23 Pour Russell, le monisme et la monadisme paraissent les deux seules facons de prôner l'universalite de la structure sujet-prédicat. Voir P., p. 221 et aussi P.L., pp. 11 et suivantes.

24 P., p. 223. A propos du problème de la régression infinie voir les commentaires de J. Vuillemindans P.P.R., pp. 110 et suivantes.

25 P., pp. 43-44.

26 Russell utilise cependant le mot «objet» dans un sens plus large que celui de «terme». Le mot «objet» couvre à la fois les termes ordinaires, les concepts dénotants et les complexes de termes auxquels renvoient ces derniers. Un exemple de concept denotant est ce à quoi renvoie l'expression «tous les hommes» et le complexe de termes correspondant est la classe de tous les hommes. Russell admet que cela souleve des «problemes logiques graves???. P., p. 55 (note). Voir aussi p. 65.

27 Nous faisons allusion ici au probleme de la subsistance d'objets contradictoires comme le cercle carré qui causeront à Russell quelques ennuis. Voir. Review of.A. Meinong, Untersuchungen zur Gegenstandstheorie undPsychologie repris dans E.I.A., pp. 77 et suivantes.

28 P., p. 448.

29 C'est en effet dans cet article qu'apparait la théorie des descriptions. Selon cette derniére, certaines expressions n'ont pas des signification (de reférent) lorsqu'elles sont isolées, ce qui n'empêche pas les phrases qui les contiennent de correspondre a de véritables propositions. L'exemple de Russell, devenu classique, est la phrase «L'actuel roi de France est chauve». Bien qu'à cette phrase corresponde une proposition douée de sens, le roi de France n'est pas parmi ses constituants. En ce qui concerne la doctrine de laforme logique et son évolution a travers l'œuvre de Russell, on consultera B.R.P.L., pp. 79 et suivantes.

30 Bien qu'il n'y ait pas dans les Principles d'indication precise à ce sujet, nous considèrerons les phrases comme des classes d'équivalence d'énoncés.

31 P., P. 42.

32 P., p. 42.

33 P., p. 47.

34 P., p. 42.

35 P., P. 47.

36 Ce problème a été abordé par E.D. Klemke dans Logic and Ontology in Russell's Philosophy, dans E.B.R., pp. 420-422.

37 P., p. 44. Ce passage montre bien que pour Russell, tous les mots indiquent des termes. Cependant, à la page suivante, l'auteur convient de réserver le mot «terme» aux termes sujets de la proposition et d'utiliser le mot «concept» pour les autres termes. II faut toutefois remarquer que les concepts peuvent avoir des occurrences dans une proposition aussi bien comme tels que comme termes sujets sans etre pour autant modifies. C'est là une conséquence de la théorie des relations externes: «Mais ce que je veux mettre en évidence est que la différence repose uniquement sur des relations externes, et non sur la nature intrinséque des termes.» P., p. 46.

38 H.I.P., p. 188.

39 Cette théorie combinatoire a été, en fait, largement empruntée à G.E. Moore dont les conceptions sur la nature des propositions ont été exposées dans I'article On the Nature of Judgment, Mind 1898. Russell accorde plus ou moins explicitement la paternité de sa théorie à Moore. Voir P., p. 44 (premiére note) et H.I.P., p. 67.

40 P., p. 50. Russell commet ici un abus de langage en parlant du verbe de la proposition. Le verbe est en effet une entité linguistique et comme tel fait partie de la phrase. Le constituant de la proposition qui lui correspond est la relation. Cet abus est en partie justifié par le fait qu'il n'y a pas de confusion possible.

41 Il s'agitde Meinong's Theory of Complexes and Assumptions, repris dans E.I.A. L'exemple se trouve p. 42.

42 P., p. 48

43 Sur cette conséquence extrême du réalisme de Russell, voir les commentaires de J. Vuillemin, dans P.P.R., p. 195.

44 Par exemple: «4.1 - La proposition represente l'existence et la non-existence des états de choses.» Ou encore: «4.25 – Si la proposition élémentaire est vraie, l'état de choses existe; si la proposition élémentaire est fausse, l'état de choses n'existe point.»

45 Voir The Origin and Consequences of the Theory of Descriptions par J. W. Reeves, dans Proceedings of Aristotelian Society, n° 34, p. 215. Cet auteur souligne que cette identifica- tion de la proposition vraie et du fait est «une bonne indication du genre d'idées que Russell soutenait avant 1905». Russell va même plus loin dans Meinong's Theory of Complexes and Assumptions, p. 54: «Cette Objective dujugement est ce que(…)j'ai appele une proposition (…)» et plus loin: «(…) unjugement, comme une presentation, a une référence à quelque chose d'autre que lui-même, nommément le fait asserté; et ceci est l'Objective de Meinong.»

46 Meinong's Theory of Complexes and Assumptions, dans E.I.A., p. 75.

47 Voir les commentaires de R. Jager dans D.B.R.P., p. 100. Klemke, quant à lui, dans Logic and Ontology in Russell's Philosophy, E.B.R., p. 421, retourne curieusement ce genre d'argument:«(…) Russell identifie-t-il les propositions avec les états de choses actuels ou faits? Non. Tout d'abord, les termes peuvent avoir des occurrences dans des propositions fausses. Vraisemblablement, il n'y a pas de faits faux.» L'argument ne vaut pas car le probleme de Russell n'est pas de savoir ce qu'est une proposition (il le sait tres bien), mais ce que cela signifie pour une proposition que d'etre fausse. Que Russell ait soutenu des conceptions qui conduisent à des contradictions ne constitue en aucune façon une preuve qu'il ne les a pas effectivement soutenues.

48 Meinong's Theory of Complexes and Assumptions, dans E.I.A., p. 61.

49 Meinong's Theory of Complexes and Assumptions, dans E.I.A., p. 75.

50 Meinong's Theory of Complexes and Assumptions, dans E.I.A., p. 76.

51 Voir Meinong's Theory of Complexes and Assumptions, dans E.I.A., p. 76.