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Ibn Rušd et les Premiers Analytiques d'Aristote: Aaperçu sur un problème de syllogistique modale

Published online by Cambridge University Press:  24 October 2008

Abdelali Elamrani-Jamal
Affiliation:
Centre d'histoire des sciences et des philosophies arabes et médiévales, C.N.R.S., 27 rue Damesme, 75013 Paris, France

Abstract

Ibn Rušd devoted a certain number of works to Aristotle's Prior Analytics. In a series of opuscules written over a period of twenty years and following upon his Middle Commentary on Aristotle's Prior Analytics, he faced a problem particular to the modal syllogism – that of the mood of the conclusion in mixed syllogisms.

The problem can be stated as follows: At the beginning of the Prior Analytics, Aristotle established a formal deductive principle – that of universal attribution (Pr. An. I.1.24b26–30). Applied to the modal syllogism, this principle is inadequate as stated. It is too general to be applied in a univocal manner in all modal syllogisms. To preserve a sense of coherence in Aristotle's declarations, the commentators had to interpret it. Presenting the interpretations of the commentators, primarily al-Fārābī and Alexander, on the basis of al-Fārābī's Large Commentary on Aristotle's Prior Analytics, Averroes criticizes them. Applied according to Alexander's interpretation, the principle of universal attribution is valid only for modal syllogisms one of whose premises is necessary and the other assertoric; according to al-Fārābī's interpretation, it is verified only when the minor premise is possible. Averroes proposes two preliminary solutions. Either this formal deductive principle must be applied differently according to the modal differences of the minor premises in mixed syllogisms (first solution) or would be used in two ways, generally or in keeping with each mood (second solution). These solutions are not satisfactory, for they call into question the unity and universality of the principle of universal attribution as established by Aristotle. What is the utility, Averroes asks, of a principle which does not hold for all modalities or does not apply to all the premises when the Pr. An. ought to furnish formal and universal principles of deduction? And why did Aristotle define the principle of universal attribution without distinguishing its application according to each of the three modal premises? Returning at the end of his career to a literal exegesis of Aristotle's propositions and without harkening back to the earlier solutions, he proposes a theory of making the terms modal (fourth solution) in order to save Aristotle's declarations with respect to the principle of universal attribution and the mood of the conclusion of mixed syllogisms (Pr. An. I. 9.30al5–20). Though formally inadequate, this solution, which had a continued history, proposes a new way of looking at the classification of modal propositions.

Ibn Rušd a consacré un certain nombre de travaux aux Premiers Analytiques d'Aristote. Dans une série d'opuscules consécutifs à son Commentaire moyen des APr. et dont la rédaction s'étale sur plus de vingt ans il s'est trouvé confronté à un problème spécifique à la syllogistique modale, celui du mode de la conclusion dans les syllogismes mixtes.

Le problème peut se poser ainsi: Aristote a établi au début d'APr. un principe formel de déduction, le principe d'attribution universelle (APr. I, 1, 24b26'30). Appliqué dans la syllogistique modale ce principe tel quel s'avère insuffisant. Sa généralité ne permet pas de l'appliquer de manière univoque dans tous les syllogismes modaux. Les commentateurs ont dû l'interpreter pour garder une cohérence aux declarations d'Aristote. Exposant les interpretations des commentateurs, principalement al-Fārābī et Alexandra, à partir du Grand commentaire d'al-Fārābī aux APr., Ibn Rušd les critique respectivement. Appliqué selon l'interpretation d'Alexandre, le principe d'attribution universelle n'est valable que pour les syllogismes modaux dont une des prémisses est nécessaire, l'autre assertorique; suivant l'interprétation d'al-Fārābī, il ne se vérifie que dans le cas où la mineure est possible. Averroès propose quant à lui d'abord deux premieres solutions. Ce principe formel de déduction aurait des conditions d'application differentes suivant les differences modales des prémisses mineures dans les syllogismes mixtes (première solution), ou aurait deux acceptions, l'une générale et l'autre propre a chaque modalité (deuxieme solution). Ces solutions ne sont pas satisfaisantes car elles mettent en cause l'unité et l'universalité du principe d'attribution universelle tel qu'Aristote l'a établi. Quelle est l'utilité, s'interroge Averroès, d'un principe qui ne se vérifie pas pour toutes les modalités ou qui ne s'applique pas à toutes les prémisses, dès lors que le traité des APr. doit fournir des principes formels et universels de déduction? Et pourquoi Aristote a-t-il défini le principe d'attribution universelle sans différencier son application selon chacune des trois premisses modales? Revenant a la fin de sa carriere a une exegese litterale des propos d'Aristote et sans rappeler les solutions précédentes, il propose une théorie de la modalisation des termes (quatrieme solution) pour sauver la littéralité des déclarations d'Aristote relatives au principe d'attribution universelle et au mode de la conclusion des syllogismes mixtes (APr., I, 9, 30al5–20). Bien que formellement insuffisante cette solution, qui a eu une postérité, propose une réflexion nouvelle sur la classification des propositions modales.

Type
Research Article
Copyright
Copyright © Cambridge University Press 1995

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References

1 Jusqu'à une date récente (les années soixante-dix), seuls étaient entièrement publiés les Commentaires moyens des Catégories, éd. Bouyges, M. (Beyrouth, 1932) et de la Rhétorique, éd. A. Badawi (Le Caire, 1960) puis éd. M.S. Sālim (Le Caire, 1967).Google Scholar

2 Voir, Jamāl al-Dīn al-'Alawī, al-Matn al-rušdī: Madhal li-qirā'a gadīda (Casablanca, 1986), p. 49.Google Scholar

3 Epitome in Physicorum Libros, éd. Puig, Joseph (Madrid, 1983), p. 8.Google Scholar

4 MS Escorial 632, Opusc., fol. 102r–113r; éd al-'Alawī, J.A., Maqālāt fi al-mantiq wa-al-'ilm al-tabī'ī (Casablanca, 1983), part. 1, 3, n° 7, p. 175.Google Scholar

5 qui commence avec le texte des APr., I, 9, 30a15–20.

6 APr., I, 1, 24b25–30.

7 Je tiens à remercier mon ami Ch.E. Butterworth d'avoir mis à ma disposition, pour ce travail, le texte des épreuves de son édition en cours de la partie relative aux cinq premiers livres de l'Abrégé.

8 Le type de science achevée de son temps, pour l'acquisition duquel la connaissance de la logique est indispensable est par exemple, selon l'Abrégé, la médecine, § 1.

9 Dans l'Abrégé, Ibn Rušd fait connaître la représentation comme la réponse à la question: qu'est-ce que? , (exemples d'Ibn Rušd: qu'est-ce que la nature? ou qu'est-ce que l'âme?); elle correspond à la question du ti esti (Analytiques Postérieurs, II, 1, 89b 24). L'assentiment est la réponse à la question: est-ce que? (hal) et correspond soit à la question est-ce que la chose existe? (ei esti, APo., II, 1, 89b 24; exemple: est-ce que le vide existe?), soit à la question: est-ce que ceci est cela? (question du hoti, Apo., II, 1, 89b 23; exemple: est-ce que le monde est créé?). Pour l'organisation du contenu de 1' Abrégé, voir aussi Butterworth, Charles E. (ed. and trans.), Averroës' Three Short Commentaries on Aristotle's “Topics,” “Rhetoric,” and “Poetics” (Albany, 1977), pp. 514.Google Scholar

10 part. 2, §§ 1–8. Il est à noter que la division des termes dans ce chapitre est plus large que celle du texte d'Aristote et du Commentaire moyen des Catég. d'Ibn Rušd, postérieur à l'Abrégé. Elle constitue un indice probable, que le texte des Catég. n'est pas le texte immédiat de référence d'Ibn Rušd dans cet Abrégé. Aristote distingue, en effet, trois catégories de termes: homonymes, synonymes et paronymes (respectivement, muttafiqa, mutawāti'a et muštaqqa. Ici, la distinction, qui recouvre celle des Catég. est plus élaborée. Le rapprochement des divisions des termes dans l'Abr. et dans un texte d'al-Fārābī (le petit traité sur le Peri Hermeneias, éd. Sālim, M. Salīm (Le Caire, 1976), pp. 1927;Google Scholaréd. al-'Ajam, R., al-Mantiq 'inda al-Fārābī, 3 vol. (Beyrouth, 19851986), t. I, pp. 140–6)Google Scholar permettent de supposer que le texte d'Abū Nasr est la source de ce passage de lˇAbr. Les cinq catégories énumérées par Ibn Rušd, dont deux, les termes synonymes par le nom, al-mutarādifa, et les termes qui se disent selon le général et le particulier, allatī tuqāl bi-'umūm wa-husūs n'ont pas d'équivalents chez Aristote, aussi bien que les sous-catégories avec des exemples analogues, se trouvent dans le texte d'al-Fārābī. Voir aussi ces divisions chez al-Fārābī, , Kitāb al-amkina al-muġallita, dans al-Mantiq 'inda al-Fārābī, I, 132–8;Google Scholar Cette tradition générale des divisions des termes est explicitement exposée al-Gazālī, chez, Mi'yār al-'ilm, éd. Dunyā, S. (Le Caire, 1969), pp. 8192.Google Scholar

11 part. 3, §§ 1–13; part. 4, §§1–19.

12 part. 5, §§ 1–18.

13 part. 6, §§ 1–55.

14 Voir d'autres éléments qui explicitent cette opinion dans notre article: “Averroès, le Commentateur dˇAristote?”, dans Sinaceur, M.A. (éd.), Penser avec Aristote (Toulouse, 1991), pp. 643–51, spécialement pp. 645–6 et note 22.Google Scholar

15 part. 6, §§ 34–47. Averroès suit très probablement dans ce choix l'enseignement d'al-Fārābī. La définition absolue du syllogisme incluant le catégorique et l'hypothétique adoptée ici (§ 34) correspond à la doctrine d'al-Fārābī. Cf. al-Fārābī, , Kāb alqiyās, dans al-Mantiq 'inda al-Fārābī, I, 1920.Google Scholar Dans le Comm. moyen, Ibn Rušd refusera au syllogisme hypothétique la définition du syllogisme proprement dit et critiquera nommément al-Fārābī pour avoir inclus sous cette définition générale le syllogisme hypothétique, comme il le fait lui-même ici. Cf. Comm. moyen, éd. Qassem, Butterworth, p. 197. La critique sera ampliflée dans un Opuscule séparé: MS Escorial 632, fol. 125r–137r; éd. al-'Alawī, Maqālāt…, pp. 187–207; aux pp. 188–9. Voir aussi à ce sujet Hasnaoui, A., “Aspects de la synthèse avicennienne,” dans Penser avec Aristote (cité n. 14 ci-dessus), pp. 227–44, àGoogle Scholar la p. 243, n.12.

16 L'étude de l'induction, qu'Aristote expose dans APr., II, 23, est renvoyée à la Dialectique; celle de l'exemple et de l'enthymème, APr., II, 24, 27, à la Rhétorique (p. 106). Voir ces développements dans Butterworth, Auerroës' Three Short Commentaries, pp. 153–8, 170–87.

17 part. 6, § 13.

18 Trois éditions de ce texte ont paru en moins de dix ans: Averroès, , Paraphrase de la logique dˇAristote, Introd., Éd. et Lexique par Gérard Jéhamy, 3 vol. (Beyrouth, 1982), t. I;Google ScholarAverroes, Commentarium medium in Aristotelis Priorum Analyticorum libros recensum textis Arabicis initiavit M. Kassem, complevit, revidit et adnotationibus illustravit C.E. Butterworth adjuvante A. Haridi, Corpus commentariorum Averrois in Aristotelem. Versionum Arabicarum la, 4 (Le Caire, 1983);Google ScholarBadawi, A., Ibn Rušd, Talhīs al-qiyās li-Aristū (Koweit, 1988). C'est la seconde qui nous servira de référence dans ce qui suit.Google Scholar

19 Cette traduction nous est parvenue dans le MS Parisinus ar. 2346 et publiée par Badawi, M.A., Mantiq Aristū, 3 vol. (Le Caire, 19481952), t. I, pp. 103306.Google Scholar

20 M. M-T. Daneche Pajūh vient de donner une premiére édition de ce texte capital pour l'histoire du texte de l'Organon dans la tradition arabe; Pajūh, M-T. Daneche, alMantiqiyyāt li-al-Fārābī, t. 2: al-šurūh al-mantiqiyya (Téhéran, 1989). Le commentaire du livre I, qui rapporte les opinions des commentateurs anciens et qui est la source principale à laquelle se rérère Ibn Rušd dans les discussions qu'il engage avec ses prédécesseurs dans son Comm. moyen aux APr. et dans ses Opuscules est malheureusement perdu.Google Scholar

21 L'un des problémes les plus controversés dans la tradition des commentateurs, celui du mode de la conclusion des syllogismes modaux, est l'objet de la deuxiéme par-tie de ce travail.

22 Cf. par ex. Comm. moyen, p. 196: 13–14; p. 198:3 où Ibn Rušd rejette la validité intrinséque du syllogisme hypothétique et renvoie pour une critique plus détaillée á un autre écrit; voir note 16.

23 Maqālāt fi al-mantiq wa al-'ilm al-mabī'īi li-Abī al-Walīd Ibn Rušd (Casablanca, 1983). La difficulté pour l'établissement de ces textes tient à leur caractére technique, et au fait qu'ils ne nous sont actuellement connus que par un seul MS. Nous préparons nous-même une édition de ces Opuscules avec une traduction française, en nous aidant, dans la mesure du possible, de leurs versions hébraïques et latines.Google Scholar

24 Renan, , Auerroès et l'auerroïsme (Paris, 1852; réimpr. Œuvres Complètes de Ernest Renan, Paris, 1949), t. III, p. 69.Google Scholar

25 Munk, S., Mélanges de philosophie juive et arabe (Paris, 1859; réimpr. 1988), p. 436.Google Scholar

26 Relatif aux APr., n° 7 dans l'éd. al-'Alawī.

27 Brockelmann, C., Geschichte der Arabischen Litteratur (Leiden, 1937), Suppl. I. S, 462.Google Scholar

28 Rescher, N., The Development of Arabic Logic (Pittsburgh, 1964), p. 177.Google Scholar

29 C'est de là que vient l'erreur d'identification de ces textes dans les bibliographies récentes inspirées de Renan: Badawi, A., Histoire de la philosophie en Islam, 2 vol. (Paris, 1972), t. II, p. 753; n° 40–41; p. 755, n° 60; p. 757, n° 74);Google ScholarAnawati, G.: Mu'allafāt Ibn Rušd (Le Caire, 1978), pp. 103–4.Google Scholar Je noterai enfin que le regretté, J.A. al-'Alawī lui-même hésite, d'une publication à l'autre, entre l'appellation de masā'il, “questions” (titre donné à l'ensemble de ces textes dans la publication de la Revue de la Faculté des Lettres de Fès, n° 2 et 3, 1979, 1980) et celle de maqālāt, Opuscules (titre de la publication de 1983, Casablanca).

30 La syllogistique modale, écrit Łukasiewicz, est rendue “presqu'incompréhensible par le nombre de ses fautes et de ses contradictions.” La syllogistique d'Aristote dans la perspective de la logique formelle modern, trad. Caujolle-Zaslawsky, F. (Paris, 1972), pp. 144–5;Google Scholar voir également Rescher, N., “Aristotle's theory of modal syllogisms and its interpretation”, dans Bunge, M. (ed.), The Critical Approach to Science and Philosophy (London, 1964), pp. 153–5.Google Scholar

31 Opuse. n° 5 dans l'éd. a1-'A1awī, p. 132.

32 MS Escorial 632, fol. 143r–150r; éd. al-'Alawī, pp. 123–38.

33 APr., I, 9, 30a15–20.

34 APr., I, 15, 33b25–30; Ibn Rušd, pp. 124–5.

35 APr., I, 16, 35b22–25; Ibn Rušd, p. 124–5.

36 APr., I, 15, 33b28–29; Ibn Rušd, p. 125.

37 APr., I, 15, 33b33–35; Ibn Rušd, p. 125.

38 Apr., I, 15, 34b18–40; Ibn Rušd, p. 125.

39 APr., I, 16, 35b28–30; Ibn Rušd, p. 126.

40 APr., I, 16, 35b30–35; Ibn Rušd, p. 126.

41 pp. 123, 127.

42 pp. 127–31.

43 p. 127: jihat al-natīja tābi'a fi kulli darb min durūb al-ihtilāt li-ahass al-jihatayn al-mawdū'atayn fi al-muqaddamatayn; c'est ce que les logiciens appellent la régle du peiorem; voir Bochenski, I.M., La logique de Théophraste (Fribourg, 1947), pp. 7987;Google Scholar Averroès explique dans notre traité la doctrine de Théophraste et Eudème par l'mterprétation en extension qu'ils ont donné au principe d'attribution universelle, pp. 137–8; ceiui-ci équivaut, pour eux, á la proposition universelle, entendue comme opposée a la particulière. A se dit uniuersellement de la totalité de B veut dire non pas qu'il est dit de tout B et de tout ce dont B est dit, suivant la quantité et la qualité, mais qu'il est dit de tous les individus de B. C'est ce qui leurpermet d'établir que le mode de la conclusion ne suit pas celui de la majeure. En effet, si B est nécessairement A et C assertoriquement B, alors C n'est pas nécessairement A puisque A est dit nécessairement de tous les individus de B dont C ne fait pas partie.

44 pp. 127–8.

45 Une énonciation du principe d'attribution universelle incluant les relations modales entre les termes n'apparaît pas dans le passage où Alexandre commente le textus d'Aristote (APr., I, 1, 24b26–32) dans son commentaire aux Premiers Analytiques. Cf. Alexander of Aphrodisias, On Aristotle Prior Analytics 1, 1–7, translated by Barnes, Jonathan, Bobzien, Suzanne, Flannery, Kevin S.J. and Ierodiakonou, Katerina (London, 1991), pp. 77–8.Google Scholar

46 Apr., I, 14, 32b38–40.

47 pp. 129–30. Il faut rétablir, p. 130: 1, aprés le mot al-talāt, plusieurs mots omis par un saut du même: ‘alā kulli mā yattasifu bi-bā’ īttīsāfa bi-ayyi jihatin ittafaqat min al-jihāt al-talāt.

48 Comm. moyen, p. 125; Opusc. n°6 dans l'éd. al-'Alawī, p. 147.

49 Abrégé, part. 6, § 11.

50 Cf. Comm. moyen, pp. 124, 147–8; dans l'éd. al-'Alawī: Opusc. n°5, pp. 129–30; Opusc. n°6, p. 146; Opusc. n°7, p. 154; Opusc. n°8, p. 179.

51 Il est vrai que la voie choisie pour l'exposé de la syllogistique modale dans l'Abrégé telle que nous l'avons esquissée plus haut ne rend pas nécessaire la discussion de l'interprétation de ce principe, Ibn Rušd n'ayant pas en particulier à traiter de la matière des chap. 14–16 du livre I des APr.

52 Comm. moyen, pp. 115, 124–5, 140–1. La note additionnelle du MS de Leyde (pp. 161–71 éd. Qassem) soutient une autre solution que nous verrons plus tard.

53 Opusc. n°5 dans l'éd. al-'Alawī, pp. 131–2.

54 p. 135.

55 APr., I, 9, 30a15–20.

56 APr., I, 15, 33b33–35, 34b18–40; 16, 35b36–40.

57 MS Escorial 632, fol. 119v–125r; n°6 dans l'éd. al-'Alawī, pp. 139–50.

58 pp. 139, 145, 146, 147, 149, 150.

59 pp. 147, 150.

60 p. 141.

61 p. 143.

62 Aristote avait qualifié par ce terme le syllogisme “qui a besoin d'une ou de plusieurs choses, lesquelles, II est vrai, résultent nécessairement des termes posés, mais ne sont pas explicitement énoncées dans les prémisses.” APr., I, 1, 24b23–28. Ce sont par exemple les syllogismes de deuxième et troisième figures qui ont besom d'être réduits à la première par conversion ou réduction à l'absurde pour que leurs conclusions soient évidentes.

63 p. 144.

65 pp. 144–5.

66 p. 147; mais Ibn Rušd explique qu'il faut entendre par la mineure affirmative une assertorique en acte, p. 149; ii réintroduit, nous semble-t-il, la condition générale qu'avait posée Alexandre.

67 p. 149.

68 pp. 161–71. Cette note figure comme une question autonome dans les éditions latines des uvres d'Averroès; Aristotelis Opera cum Averrois Commentariis (Venetiis, 1562–1574), vol. I, 2a, Quaesita octo in librum Priorum, Quaesitum VIII, fol. 98F–100E; cf. au sujet de cette addition notre compte rendu de l'édition QassemButterworth dans Bulletin critique des Annales Islamologiques, n°4 (1987): 107–8.

69 Il faut lire p. 163:9 bi-sababi et non sabab pour les deux occurrences du mot à la même ligne. Les deux termes intiwā' et ittisāl ont été rendus en latin dans l'Opuscule précédent par dependentio et connexio, cf. Quaesita octo in librum Priorum, Quaesitum VI, fol. 92D; seule second terme est conservé dans la traduction du présent Opuscule, Ibid., fol. 98K: conclusio universaliter aut sit ob causam universalitatis, aut sit ob causam connexionis.

70 p. 173.

71 p. 170; il fait cependant une réserve pour Alexandre dont il ne connaît le point de vue que par l'exposé d'al-Fār¯bī.

72 p. 171.

73 MS Eseorial 632, fol. 102r–112v; n° 7 dans l'éd. al-'Alawī, pp. 152–75. Il faut rétablir, pour les textus d'Aristote cités: p. 161: 6 aw au lieu de wa, cf. Badawi (éd.), Mantiq Aristū, I, 134:4; 167:1, hayyan au lieu de say'an, cf. Badawi, Ibid., p. 134:12.

74 MS Escorial 632, fol 89v–95v; n°8 dans l'éd. al-'Alawī, pp. 176–86.

75 Théophraste, Eudème et plus tard Thémistius pp. 176–7.

76 p. 179.

78 Comm. moyen, p. 125.

79 p. 181.

80 p. 182. Il se peut en effet qu'une proposition soit possible par sa forme, nécessaire par sa matière. Ainsi la proposition “iI est possible que Zayd soit un animal” est nécessaire par sa matière, possible par as modalité. Cf. Avicenne, , Najāt, éd. al-Kurdī, (Le Caire, 1938), p. 17. La même distinction se retrouve chez al-Fārābī, cf.Google ScholarHasnawi, A., “Fārābi et la pratique de l'exég`se philosophique (Remarques sur son cornmentaire au De Interpretatione d'Aristote),” Revue de synthése, IIIe Série, n' 117 (janvier–mars 1985): 27–59, p. 37.Google Scholar

81 p. 182. Il faut lire 1.6 bi-māddatihā et non bi-sūratihā; 1.13, ajouter la négation lāentre li-al-kubrā et fi.

82 p. 181.

83 p. 180; tel est effectivement le contenu de l'Opusc. daté de 567 H. qui exposait la première solution; voir plus haut.

84 MS Escorial 632, fol. 102r–112v, n° 7 dans l'éd. al-'Alawī, pp. 152–75.

85 Aucune référence néfétant faite, dans un texte aussi tardif, á un Grand commentaire des APr., on est autorisé à conclure qu'Averroès n'a vraisemblablement écrit qu'un Commentaire moyen aux APr. En outre, l'exégèse qu'il fait ici aurait fait double emploi avec un grand commentaire s'il avait existé. Enfin l'annonce qui avait été faite dans la note additionnelle au Comm. moyen d'expliquer littéralement ce passage est un indice supplémentaire sur l'inexistence d'un Grand commentaire.

86 Cette solution a été signalée par Simo Knuuttila dans son article: “Modal logic” Kretzmann, dana Norman, Kenny, Anthony, Pinborg, Jan (ed.), The Cambridge History of Later Medieval Philosophy, 2e éd. (Cambridge, 1984), pp. 352–3.Google Scholar Averroès a été suivi par Gersonide dans sa conception de la modalisation des termes: cf, Charles H. Manekin, The Logic of Gersonides (Dordrecht, Boston and London, 1992), p. 19: “Gersonides' views on modality owe a great deal to those of Averroes, both in his temporal interpretation of modal notions and his acceptance of Averroes theory of modalized terms.”Google Scholar

87 Reseher, N. avait commencé d'étudier le problème des modalités chez Averroès (“Averroes' Quaesitum on assertoric (absolute) propositions”, Journal of the History of Philosophy, 1 (1963): 8093)CrossRefGoogle Scholar á partir de l'édition de l'un de nos Opuscules due a Dunlop, D.M. (“Averroes (Ibn Rushd) on the modality of propositions”, Islamic Studies, 1, 1 (1962): 2334).Google Scholar L'étude mérite d'être complétée par les développements d'Averroès sur la définition de la prémisse assertorique dans le présent Opuscule (pp. 156–60). Nous reprendrons l'ensemble de la question dans un travail séparé.

88 p. 161; iI faut ajouter, (1.12.13), les mots aw mawdū entre li-al-mawdu et wa 'arad, attestés dans le MS; ainsi le sens de la phrase devient clair: wa hādihi hiya allatī hiya murakkabatun min mawdū'in wa mahmūlinjawhariyyin li-al-mawdū' aw mawdū'in wa ‘aradin lāzimin li-a1-mawdū’.

89 Il faut lire (pp. 159 dernière ligne et 160, 1.1), pour un exemple semblable de proposition assertorique, conformément au MS: kullu māšin mutanaqqil et non munta'il.

90 Il exciut, comme le recommande Aristote (APr., I, 15, 34b5–15) la 4e espéce. Mais il exciut aussi la premiére et la troisième, p. 163.

91 qui est du type défini: assertorique par essence, nécessaire par accident.

92 p. 164; un exemple de ce qui conclut à une nécessaire par accident: (maj.) tout animal est un corps (mm.) tout blanc est actuellement animal (concl.) tout blanc est corps. Ce qui conclut à une non nécessaire: (maj.) tout homme est doué de sensation (min.) tout blanc est actuellement homme (concl.) tout blanc est doué de sensation. Cette conclusion ne serait nécessaire que lorsqu'il n'y aurait de blanc que l'homme. (P. 164:9, il faut rétablir le texte ainsi, d'après le MS: wa kullu insānin hassās après kullu abyadin al-ān insān).

93 Voir ci-dessus note 87.